Par Louis-Joseph Drapeau, Candidat à la maîtrise sur mesure en études autochtones — Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Nous sommes à la fin des années 1980 en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Le secrétaire général du Parti communiste, Mikhaïl Gorbatchev, annonce en 1985 une série de réformes libérales connues sous le nom de « perestroïka » venant bousculer l’ordre établi en entamant une transition vers la démocratie et le libre marché[1]. Alors qu’élites politiques et citoyens soviétiques voyaient en l’URSS un bloc monolithique immuable, les bouleversements de l’époque ont révélé les désirs d’indépendances latents des républiques, menant éventuellement à la dissolution de l’Empire en 1991. Des 15 républiques de l’ex-URSS, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, trois petites nations aux confins du nord-est de l’Europe, en bordure de la mer Baltique et à la frontière ouest de la Russie, ont joué un rôle déterminant dans la chute du rideau de fer. L’article qui suit propose un survol des mouvements d’indépendances baltes entre 1987 et 1991, dont la singularité fut de mobiliser les traditions musicales nationales comme symboles de résistance non-violente.
Trois nations distinctes, un passé commun et un destin croisé
On évoque généralement l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie comme un ensemble, les « pays baltes », en raison de leurs intérêts géostratégiques communs, de leur proximité culturelle et ethnique [i] et particulièrement de leur histoire récente partagée [2]. Si les mesures de libéralisation de la fin des années 1980 furent une condition importante à l’émergence des mouvements d’affirmations nationales, ces derniers sont particulièrement un reflet de l’expérience historique des trois pays baltes, marquée à la fois par l’indépendance et la résistance à l’occupation [3]. Les trois États célébraient d’ailleurs le 100e anniversaire de leur indépendance en 2018, un centenaire bouleversé par les occupations allemandes et soviétiques entre 1940 et 1991. L’ « Âge d’or » balte fut caractérisé par cette période d’entre-deux-guerres, de 1918 à 1940, durant laquelle les trois États ont accédé à l’indépendance, réunissant les conditions propices au développement des identités nationales, et ce, dans un important contexte multiethnique [4]. Sans en faire le point focal de cet article, il est important de savoir que l’Estonie, et particulièrement la Lettonie, ont toujours été des États avec une composition ethnique hétérogène. À titre indicatif, en 1926, la population de la Lettonie comptait 76% de Lettons, un peu plus de 10% de Russes, presque 5% de Juifs et plus de 3% d’Allemands. Malgré tout, la paix sociale de l’époque, qui allait s’effriter dans les années 1930, permis de garantir une harmonie interethnique [5].
Dans le contexte balte, la signature du pacte Molotov-Ribbentrop, le 23 août 1939, marquait un tournant majeur dans le projet politique des trois nations. Bien que le Pacte impliquait principalement une entente de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS, une clause de l’accord stipulait également l’annexion de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie par l’Union soviétique [6]. Les décennies qui s’en sont suivies ont été marquées par des vagues d’immigrations et d’émigrations venant drastiquement modifier les rapports démographiques entre les populations indigènes et les minorités ethniques. Le cas de la Lettonie en témoigne, alors que de 1940 à 1989, la population de Russes passa de 10% à près de 34% [7]. Inversement, les déportations orchestrées par le régime soviétique ont provoqué une chute importante de la population lettone qui passa de 77% en 1939, à 52% en 1989 [8]. La situation en Estonie s’est révélée similaire alors qu’on recense que de 20% à 30% de la population estonienne fut victime des campagnes d’émigrations et de déportations [9]. En ce qui concerne la Lituanie, les clivages ethniques étaient beaucoup moins importants que dans les deux autres États [10]. Cette réalité peut s’expliquer par le maintien de la population lituanienne pendant le joug soviétique et par une population de Russes avoisinant « seulement » les 9% en 1989 [11]. Ainsi, suite à ces bouleversements démographiques et aux politiques linguistiques soviétiques de russification, une méfiance réciproque engageait davantage les Lettons et la minorité russe à l’aube de la chute de l’URSS, en plus d’alimenter le sentiment des premiers d’être marginalisés au sein de leur propre territoire national [12].
L’occupation soviétique ayant altéré la mosaïque ethnolinguistique des trois États, l’émergence de conflits interethniques au moment des éveils nationaux était une possibilité [13]. Dans ce contexte, la particularité des épisodes révolutionnaires en Estonie, Lettonie et Lituanie, à la fin des années 1980, est qu’ils se soient imposés comme des symboles de résistance non-violente, faisant des traditions musicales nationales le véhicule de leurs revendications [14].
Les révolutions chantantes : traditions musicales et résistance non-violente
Bien qu’il soit question de les évoquer simultanément en raison d’un contexte politique et culturel similaire, il est entendu que l’évolution des mouvements s’est réalisée de manière décentralisée et impliquait autant des facteurs endogènes qu’exogènes, propres aux réalités des trois nations [15]. Cependant, mus par un désir commun d’autodétermination et une conception partagée de leur destin au sein du Bloc soviétique, les efforts baltes ont rapidement convergé en activisme panbaltique, dont l’apogée fut la « Baltic Way », chaîne humaine historique personnifiant l’unité régionale [16]. La tenue de cet événement historique, à l’instar des mobilisations qui l’ont précédé et suivi, était tributaire d’une importante organisation domestique et surtout d’un effort concerté entre les trois nations. Dans le contexte de l’ouverture occasionnée par la perestroïka, l’évolution des révolutions chantantes témoignait de la force politique que pouvait constituer l’héritage musical d’un peuple.
Les traditions musicales baltes : véhicule d’émancipation
Le terme « révolutions chantantes » a été suggéré pour la première fois par l’artiste estonien Heinz Valk suite au Festival de Musique de Tallinn de 1988, alors inspiré par les affirmations nationales qui se matérialisaient souvent par des manifestations spontanées de chants [17]. Il faut dire que la place prépondérante de la musique au moment des éveils nationaux n’était pas anodine. Depuis la seconde moitié du 19e siècle, la tradition des Festivals de Musique des pays baltes implique des prestations à grand déploiement, réunissant souvent plus de 25 000 choristes. Il s’agit donc d’un important facteur d’unité nationale et d’une occasion pour les gens du pays de se rassembler [18]. Fait intéressant, ces festivals n’étaient pas prohibés pendant la période soviétique, permettant aux Estoniens, Lettons et Lituaniens d’entretenir ce pilier culturel commun [19].
Évidemment, les événements pendant ces révolutions n’avaient pas systématiquement une connotation musicale. Quoique cette dimension particulière semblaient toujours ficeler les actions politiques. En Estonie et en Lettonie, les mobilisations ont été instillées par des luttes environnementales en réponse à un projet de mine dans le nord-est estonien et à un barrage sur la rivière Daugava, symbole mythique du folklore letton. Dans le cas letton, les manifestants se sont appropriés un populaire morceau du répertoire national, « Blow, Wind », composé en 1884 par Andrejs Jurjāns, en guise de protestation [20]. Il est d’ailleurs pertinent de relever que ce projet de barrage, qui sous-tendait l’immigration d’une main-d’œuvre russe, n’ait pas réussi à soulever les passions ethniques, à l’instar de la première mobilisation visant à dénoncer le pacte Molotov-Ribbentrop, organisée en août 1987. Plutôt, le succès de cette campagne environnementale allait insuffler un élan d’organisation politique et de soulèvement populaire en Lettonie [21].
En parallèle, les artistes de l’époque profitaient de leur tribune pour créer des morceaux engagés, tandis que les masses entonnaient des airs rocks et folkloriques. La Marche Rock de 1987 à 1989, en Lituanie, incarnait justement cette idée de performer des genres musicaux longtemps réprimés comme vecteur de protestation [22]. C’est toutefois à travers la portée des Festivals de Musique que l’unité populaire pouvait supporter l’action politique. Le Festival de 1988, en Estonie, en témoigne, alors que plus de 300 000 personnes ont participé à la dernière soirée de l’événement [23], à l’instar du Festival de 1990, à Riga, comprenant un vaste répertoire de chansons composées avant l’occupation et durant la révolution, confirmant la portée de l’action lettone [24]. Spontanées ou organisées, ces démonstrations musicales illustraient comment des symboles culturels pouvaient être mobilisés de façon inclusive et non-violente [25].
C’est dans ce contexte politico-mélodique que se sont éventuellement formés les fronts populaires en Estonie et en Lettonie ainsi que le mouvement « Sajūdis » en Lituanie en 1988 et 1989 [26]. Rapidement, ces organisations se sont imposées comme les catalyseurs des affirmations nationales baltes, permettant de renforcer le poids des revendications populaires. Jamais la coopération n’avait été autant soutenue que suite à l’Assemblée baltique (Baltic Assembly) de 1989, ayant non seulement permis de poser les bases d’un dialogue avec le Kremlin afin d’opérer la sécession des États baltes de l’URSS, mais également de donner une visibilité internationale sans précédent aux révolutions en cours [27]. En Lettonie, le Front Populaire dominait le paysage politique du pays en 1990, une situation attribuée à l’efficacité du leadership d’unir autant les élites lettones et la population que l’intelligentsia russe [28].
De Tallinn à Vilnius en passant par Riga : la « Baltic Way »
La chaîne humaine de 1989 a sans équivoque représenté le point culminant de la concertation des efforts régionaux. Alors que l’opinion publique leur était favorable et que la coopération balte avait fait ses preuves, les fronts populaires et le Sajūdis réalisèrent un véritable tour de force en peu de temps et à une époque beaucoup moins connectée. Couverture médiatique, visas internationaux, recrutement des participants, bref, les défis logistiques étaient multiples. Pourtant, le 23 août 1989, 50 ans après la signature du pacte Molotov-Ribbentrop et l’annexion des trois États à l’URSS, près de 2 millions de Baltes ont réussi à former une chaîne humaine ininterrompue de près de 700 kilomètres, manifestant un désir profond de liberté à travers une résistance non-violente inédite [29]. Pour l’occasion, la chanson « Ärgake Baltimaad » (Wake up Baltic Countries) fut composée et entonnée dans les trois langues, continuant dans la lancée des révolutions chantantes visant à faire plier le pouvoir soviétique [30]. À l’interne, l’événement fut déterminant dans l’octroi des indépendances baltes en 1991. Cette transition fut toutefois entachée par les répressions soviétiques en Estonie, et particulièrement en Lituanie, où l’action militaire de janvier 1991 entraîna la mort de 14 personnes à Vilnius. La réponse balte? La même que de 1987 à 1991. Une riposte passive, axée sur la non-violence, ne cédant pas aux avances belliqueuses de Moscou. En décembre 1991, l’URSS n’était plus [31].
L’importante influence des révolutions chantantes et de la Baltic Way auprès des autres républiques et également à l’extérieur de l’URSS demeure un phénomène peu connu et occulté dans la littérature [32]. Le modèle balte a entre autres inspiré le Front Populaire ukrainien, en janvier 1990, à former une chaîne humaine de près d’un million de personnes, de Lviv à Kiev, pour commémorer la déclaration d’indépendance du pays en 1918 [33]. Dans une certaine mesure, cette influence sur les mouvements en Ukraine ainsi qu’au Bélarus était dans le meilleur intérêt balte, suivant l’hypothèse qu’une émancipation des peuples slaves les contraindraient à leurs frontières nationales, permettant d’éviter un afflux d’immigrants venant bousculer les équilibres ethno-démographiques déjà sources de tensions [34]. Plus récemment, l’influence balte était répertoriée en Catalogne où le mouvement d’indépendance de 2014 faisait écho à l’importance des chansons nationales catalanes en plus de former une « Catalan Way » de 400 kilomètres traçant le territoire espagnol [35]. Cet été, des appels étaient même lancés à une « Hong-Kong Way » dans le contexte des tensions entre Hong-Kong et la Chine [36].
Entre politique identitaire et intégration européenne, que reste-t-il des révolutions chantantes?
Lors du retour à l’indépendance en 1991, la volonté de reconstruire la nation lettone en opposition à l’héritage soviétique a poussé les élites politiques à promulguer des projets de loi linguistique et d’accès à la citoyenneté contraignants, ostracisant l’importante minorité russe [37]. Prenant une dimension ethnique exclusive, cet agenda politique, et plus largement le projet politique balte, assoyait sa légitimité sur la base de la restauration des indépendances. La logique voulant que les identités nationales baltes se soient développées pendant la période charnière d’entre-deux-guerres, le retour à l’indépendance justifiait la reconsolidation d’États-nations homogènes dont la souveraineté avait été violée par l’annexion illégale d’une puissance étrangère [38]. Éventuellement, l’assouplissement des politiques des minorités [39] s’est imposé comme une condition à l’intégration aux organisations européennes et internationales. La révision de la loi sur la citoyenneté estonienne, en 1995 [40], et la libéralisation de la loi sur la citoyenneté lettone, en 1998, étaient des résultats directs des pressions européennes [41].
Les épisodes révolutionnaires n’étaient donc pas garants d’une paix sociale et d’une union nationale inaltérable. Pourtant, en Estonie, Laulupidu, le Festival de Musique qui a lieu tous les cinq ans, se pose toujours comme un événement culturel phare et un pilier de l’identité nationale. Dans le contexte postsoviétique, un tel festival peut également servir un autre rôle, celui d’intégrer la minorité russe afin de favoriser une cohésion sociale et un sentiment d’appartenance à la nation, comme c’est le cas pour le « Narva Boys’ Choir » [42]. Petite ville de 60 000 habitants frontalière à la Russie, 87% de la population de Narva est russophone. Suite à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les craintes que le scénario se répète dans cette région balte culturellement russe étaient fondées bien qu’elles ne se soient jamais réalisées [43].
Ceci illustre la drôle de réalité avec laquelle les pays baltes doivent composer. Étant résolument tournés vers l’Europe depuis leurs indépendances, il fut même question d’une « Baltic Way » pour décrire leur évolution postsoviétique similaire, menant, en 2004, à leur accession à l’Union européenne et à l’OTAN [44], témoignant d’une continuité dans leurs relations. À ce regard vers l’ouest se pose inexorablement celui vers l’est, alors que les démonstrations de force de Moscou, au cours des dernières années, ont justifié l’intégration des trois nations à l’OTAN. Ainsi, tandis qu’on remettait en question la vitalité de l’organisation suite au plus récent sommet marquant ses 70 ans d’existence, pour les pays baltes, poser la question c’est y répondre. Ayant ancré dans leur mémoire les traumatismes de l’occupation et étant aux premières loges des exercices militaires qui frappent à leurs portes, les Baltes se tiennent prêts en cas d’intervention militaire. Mais après tout, comme l’histoire l’a prouvé, peut-être devraient-ils privilégier une dissuasion chantée.
Bibliographie
Références
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Notes
[1] Guillaume Sauvé, Subir la victoire : essor et chute de l’intelligentsia libérale en Russie (1987–1993) (Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 2019), 9.
[2] Valdis Dombrovskis, « The ‘Baltic Way’ forward », Centre for European Studies, no 8 (2009) : 191.
[3] Janis Kudins, « Phenomenon of the Baltic Singing Revolution in 1987–1991: Three Latvian Songs as Historical Symbols of Non-Violent Resistance », Muzikologija, no 26 (2019) : 28.
[4] Marju Lauristin et al., « On the Sociology’s Contribution to Knowledge of the Baltic Way », Lituanistika ir metodologija, no 2 (2011) : 150.
[5] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 416.
[6] Ibid., 417.
[7] Carol Schmid, « Ethnicity and language tensions in Latvia », Language policy 7, no1 (2007) : 4.
[8] Emmanuel Droit, « « Lettonie : les russophones entre intégration et repli identitaire ». Le Courrier des pays de l’Est, n° 1052 (2005) : 43.
[9] Warren Waren, « Theories of the Singing Revolution: An Historical Analysis of the Role of Music in the Estonian Independence Movement », International Review of the Aesthetics and Sociology of Music, n° 3 (2012) : 443.
[10] Marju Lauristin et al., « On the Sociology’s Contribution to Knowledge of the Baltic Way », Lituanistika ir metodologija, no 2 (2011) : 134.
[11] Aksel Kirch et al., « Russians in the Baltic States: To be or not to be? », Journal of Baltic Studies, n° 2 (1993) : 174.
[12] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 427.
[13] Ibid., 402.
[14] Janis Kudins, « Phenomenon of the Baltic Singing Revolution in 1987–1991: Three Latvian Songs as Historical Symbols of Non-Violent Resistance », Muzikologija, no 26 (2019) : 27–39.
[15] Dario Martinelli, « The Lithuanian Singing Revolution as Cultural Heritage and Source of Soft Power », International Association for Semiotic Studies, (2014).
[16] Nils R. Muiznieks, « The influence of the Baltic popular movements on the process of Soviet disintegration », Europe-Asia Studies, no 1 (1995) : 4.
[17] Janis Kudins, « Phenomenon of the Baltic Singing Revolution in 1987–1991: Three Latvian Songs as Historical Symbols of Non-Violent Resistance », Muzikologija, no 26 (2019) : 28.
[18] Warren Waren, « Theories of the Singing Revolution: An Historical Analysis of the Role of Music in the Estonian Independence Movement », International Review of the Aesthetics and Sociology of Music, n° 3 (2012) : 443.
[19] Katharine Schwab, « A Country Created Through Music » The Atlantic, 12 novembre 2015. https://www.theatlantic.com/international/archive/2015/11/estonia-music-singing-revolution/415464/.
[20] Janis Kudins, « Phenomenon of the Baltic Singing Revolution in 1987–1991: Three Latvian Songs as Historical Symbols of Non-Violent Resistance », Muzikologija, no 26 (2019) : 30.
[21] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 422.
[22] Dario Martinelli, « The Lithuanian Singing Revolution as Cultural Heritage and Source of Soft Power », International Association for Semiotic Studies, (2014).
[23] Warren Waren, « Theories of the Singing Revolution: An Historical Analysis of the Role of Music in the Estonian Independence Movement », International Review of the Aesthetics and Sociology of Music, n° 3 (2012) : 445.
[24] Janis Kudins, « Phenomenon of the Baltic Singing Revolution in 1987–1991: Three Latvian Songs as Historical Symbols of Non-Violent Resistance », Muzikologija, no 26 (2019) : 33.
[25] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 426.
[26] Indra Ekmanis, « 30 years later, the human chain that ‘unshackled’ the Baltic nations still matters », Public Radio International, 22 août, 2019, https://www.pri.org/stories/2019-08-22/30-years-later-human-chain-unshackled-baltic-nations-still-matters.
[27] « The Baltic Way 30 », Latvia 100, 2019. https://lv100.lv/en/programme/calendar/baltic-way-30/.
[28] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 424.
[29] « The Baltic Way : 30 years on from a day that changed history », lsm.lv news, 23 août 2019.
[30] Warren Waren, « Theories of the Singing Revolution: An Historical Analysis of the Role of Music in the Estonian Independence Movement », International Review of the Aesthetics and Sociology of Music, n° 3 (2012) : 445.
[31] Guntis Smidchens, « Singing Revolution : Past an Present », Foreign Policy Research Institute, 12 octobre 2016. https://www.fpri.org/article/2016/10/singing-revolution-past-present/.
[32] Nils R. Muiznieks, « The influence of the Baltic popular movements on the process of Soviet disintegration », Europe-Asia Studies, no 1 (1995) : 3
[33] Ibid., 12.
[34] Ibid., 19.
[35] « Thirty years since Baltic Way joined Estonie, Latvia, Lithuania », ERR.ee news, 23 août 2019. https://news.err.ee/973049/thirty-years-since-baltic-way-joined-estonia-latvia-lithuania.
[36] Indra Ekmanis, « 30 years later, the human chain that ‘unshackled’ the Baltic nations still matters » Public Radio International, 22 août 2019. https://www.pri.org/stories/2019-08-22/30-years-later-human-chain-unshackled-baltic-nations-still-matters.
[37] John Ginkel, « Identity construction in Latvia’s ‘Singing revolution’ : why inter-ethnic conflict failed to occur », Nationalities Papers, no 3 (2002) : 428.
[38] Mark A. Jubulius, « Nationalism and ethnic relations in Latvia’s transition from communism : citizenship and language in the post-soviet nation-state » (Thèse de doctorat, Université Notre-Dame, 2007), 58.
[39] David J. Galbreath, « From nationalism to nation-building: Latvian politics and minority policy », Nationalities papers, no 4 (2006) : 383–406.
[40] David J. Trimbach, « Estonian Citizenship Policy: The Restoration of a Country Leads to Statelessness for Some » Migration Policy Institute, 1er juin 2017. https://www.migrationpolicy.org/article/estonian-citizenship-policy-restoration-country-leads-statelessness-some
[41] Lowell W. Barrington, « The making of citizenship policy on the Baltic states », Georgetown Immigration Law Journal, no 2 (1999) : 174–175.
[42] Rebecca Schmid, « Estonia’s Revolutionary Spirit, Embodied in Music » The New York Times, 10 juillet 2014. https://www.nytimes.com/2014/07/11/arts/music/estonias-revolutionary-spirit-embodied-in-music.html.
[43] « This Estonian City Narrowly Escaped the Donbas Scenario », Hromadske International, 17 janvier 2019. https://en.hromadske.ua/posts/this-estonian-city-narrowly-escaped-the-donbas-scenario.
[44] Marju Lauristin et al., « On the Sociology’s Contribution to Knowledge of the Baltic Way », Lituanistika ir metodologija, no 2 (2011) : 128–155.
Note de fin de document
[i] Bien que les trois nations partagent plusieurs similarités culturelles et ethniques, le cas de l’Estonie invite à la nuance. Contrairement au letton et au lituanien, deux langues aux racines indo-européennes, la langue estonienne appartient à la famille linguistique finno-ougrienne, se rapprochant davantage du finnois (Waren 2012, 442). Ainsi, dans le contexte de cet article, il demeure pertinent de parler des « pays baltes », mais il est aussi essentiel d’être conscient des particularités ethniques et de l’expérience historique de chaque nation.
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