Par Raphaël Robitaille, M. Sc. en science politique de l'Université de Québec À Montréal.
En novembre dernier, le Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) publiait un dossier d’enquête révélant l’existence d’un vaste système de blanchiment d’argent sale provenant d’un réseau de contrebande au Kirghizstan [1]. L’OCCRP, qui a obtenu confidences et documents de Airken Saimait, l’un des hommes responsables du réseau, parle d’environ $700 millions qui auraient été transférés hors du Kirghizstan électroniquement et physiquement par coursiers informels entre 2011 et 2016, le tout sous le patronage des Abdukadyr, une puissante famille ouïghoure du pays. L’enquête met en lumière un profond système de corruption qui remonte aux plus hauts échelons de l’État et gangrène les institutions du pays.
Si la nature de ces révélations peut choquer, elles ne viennent que confirmer ce que les observateurs aguerris de l’Asie centrale postsoviétique savaient déjà, à savoir que la frontière séparant l’État du crime organisé, l’économie formelle de l’économie informelle, y est excessivement floue. Cet article tentera de le démontrer succinctement en s’attardant plus particulièrement au phénomène du narcotrafic et de ses implications politiques dans la région. Après un bref retour sur le développement du marché des opiacés depuis le démantèlement de l’Union soviétique, nous aborderons le narcotrafic sous un angle politique pour ensuite s’intéresser au cas du Kirghizstan et des changements de régime de 2005 et 2010.
L’émergence de la « route du nord » : portrait du narcotrafic en Asie centrale
Les années 1990 et les bouleversements qu’elles ont amené en Asie centrale postsoviétique ont vu l’expansion rapide de la filière des narcotiques dans la région. Le contexte socio-politique précaire suivant l’effondrement de l’Union soviétique, de même que la proximité géographique avec le « Croissant d’or » (Afghanistan, Iran, Pakistan) — l’une des principales zones de production d’opium au monde — ont fait de l’Asie centrale un espace éminemment propice au transit d’opiacés [2]. Si la restructuration de l’ancien espace soviétique a provoqué un marasme économique généralisé, des conflits ethniques, et considérablement réduit la capacité nouveaux États à remplir leurs fonctions [3]; le début de la décennie 90 est aussi le théâtre d’une transformation du marché des opiacés. L’explosion de la demande mondiale, l’augmentation conséquente de la production en Afghanistan (jusqu’à devenir, au début des années 2000, premier producteur mondial [4]), et le resserrement des contrôles sur les précurseurs nécessaires à la fabrication d’héroïne (notamment l’anhydride acétique) en Iran et en Inde [5], ont contribué à la réactivation des anciennes routes de la soie et fait de l’Asie centrale une plaque tournante du narcotrafic en direction des marchés russe et européen [6].
La région est également devenue une zone de production avec le temps, alors que des mafias locales se sont lancées dans la culture du cannabis et du pavot, essentiellement pour alimenter le marché domestique du haschisch et de l’héroïne. Au Kirghizstan par exemple, la seule vallée de Tchouï récolte annuellement autour de 5 millions de tonnes de cannabis, soit assez pour produire près de 6000 tonnes de haschisch; et cultive plus de 2000 hectares de pavot, soit l’équivalent de 30 tonnes d’opium [7].
Dans un rapport paru en 2018 [8], l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) estime que de 2011 à 2015, entre 42,5 et 72,5 tonnes d’héroïne pure (soit environ 25% de la production afghane) sont passées annuellement par la « route du nord » qui connecte les zones de production afghanes au marché russe en passant par l’Asie centrale (voir figure 1.). Compte tenu des 1300km de frontières mal gardées qui le sépare de l’Afghanistan, le Tadjikistan est la principale porte de sortie des opiacés, qui sont ensuite acheminés en bonne partie vers le Kirghizstan. La ville d’Och, située dans la vallée de Ferghana, et Bichkek, la capitale, agissent comme de véritables centres de redistribution de la drogue d’où les trafiquants locaux et étrangers achètent, vendent, et organisent le transport de la marchandise vers la destination finale, qui passe la plupart du temps par le Kazakhstan avant d’atteindre la Russie.
Il va sans dire que les quantités élevées d’opiacés qui traversent l’Asie centrale amènent avec eux leur lot de problèmes pour la population locale. Les républiques centrasiatiques ont effectivement vu leur nombre de toxicomanes exploser depuis les années 1990 [9], contribuant à la multiplication des cas de transmission du VIH en raison du partage des seringues contaminées, de la manutention inadéquate par les trafiquants et les consommateurs, et des mesures sanitaires déficientes de la part des autorités [10]. Sur la question de la transmission du VIH, un rapport de l’ONU estime qu’une augmentation de plus de 30% des cas entre 2010 et 2017 en Asie centrale est attribuable en bonne partie à la consommation intraveineuse d’héroïne [11]. L’immense disponibilité de la drogue a aussi une incidence sur le taux de criminalité puisque la manne financière provenant du narcotrafic en convainc plusieurs (hommes, femmes et enfants) à y tenter leur chance en l’absence de moyen d’assurer leur subsistance [12].
Dimensions politiques du narcotrafic
La production et le trafic de narcotiques prospèrent généralement dans les « États faillis », ou dans les régions où l’État n’exerce qu’un contrôle limité de son territoire [13]. L’instabilité politique et la compétition pour le pouvoir qui en résulte créent des conditions propices à la montée du crime organisé qui, doté de moyens financiers importants et d’un réseau étendu dans des régions souvent sans perspectives d’avancement socio-économique pour la majorité de la population, en vient à se substituer, pour ainsi dire, à l’État [14].
De nombreuses études ont effectivement démontré l’imbrication du narcotrafic dans diverses dynamiques de violence politique qui contestent le contrôle politico-territorial de l’État, telles que les conflits armés (insurrections, guérillas, guerres civiles) [15] ou le terrorisme [16]. Toute une littérature s’est d’ailleurs développée autour du phénomène de convergence entre les activités des organisations criminelles et terroristes s’exprimant dans leur capacité grandissante, vers la fin des années 1990, à coopérer de façon opportuniste afin d’avancer leurs objectifs respectifs [17]. Ce phénomène, couramment appelé le « crime-terror nexus » [18], peut s’exprimer par le recours délibéré au crime comme source de financement par les organisations terroristes, ou par une alliance tactique entre criminels et terroristes. Or, si leur possible fusion en entités « hybrides » reste débattue [19], l’émergence des organisations criminelles transnationales et la transformation de la nature du terrorisme dans un monde globalisé ont brouillé la frontière qui les séparaient traditionnellement [20].
L’enjeu du narcotrafic et de son imbrication dans les dynamiques de violence politique s’est posé assez tôt en Asie centrale. La longue guerre civile au Tadjikistan (1992–1997) a révélé le rôle des narcotiques dans le prolongement du conflit, alors que le contrôle des entreprises illicites est devenu une composante importante de la lutte entre les forces en présence [21]. La fragile paix signée en 1997 a laissé le nouveau gouvernement de coalition à Douchanbé avec peu de moyens pour imposer son autorité sur le territoire, ce qui s’est traduit par des zones d’instabilité propices au foisonnement des activités illicites et des groupes insurgés, notamment le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO) qui y installe deux bases d’opération en 1998 pour mener le djihad contre le régime ouzbèke [22]. Avant tout une organisation politico-religieuse aux méthodes terroristes, le MIO est un exemple maintes fois cité pour représenter la menace posée par le crime-terror nexus vu son rôle actif dans le narcotrafic, aidé par un réseau de contacts étendu parmi des forces politiques aussi diverses que les Talibans, Al-Qaïda, l’Alliance du Nord, et l’ancienne opposition tadjike maintenant au gouvernement [23].
Néanmoins, la période post-11 septembre voit la menace islamiste entourant le crime-terror nexus péricliter en raison notamment des lourdes pertes subies par les militants ayant combattus en Afghanistan dans le cadre de l’opération Enduring Freedom menée par les États-Unis [24]. Si certains craignent une résurgence islamiste [25], plusieurs s’inquiètent plutôt de l’infiltration rapide des institutions étatiques par les narcotrafiquants qui, profitant de la faiblesse des États dans la région — en particulier le Tadjikistan et le Kirghizstan –, ont progressivement « capturé » une partie de l’État pour favoriser leurs activités illicites [26]. Le concept de « state-crime nexus » a été proposé par plusieurs experts pour rendre compte de cet état de fait [27]. Ces derniers considèrent effectivement le cadre d’analyse du crime-terror nexus comme dépassé, ne survivant qu’en tant que « discours du danger » qui fait le jeu de l’autoritarisme rampant dans la région, en plus de mener à des politiques erronées qui ne contribuent en rien à la diminution des flots de narcotiques [28].
Kirghizstan : Révolution des tulipes… ou du pavot?
Le cas du Kirghizstan est assez évocateur pour exemplifier la corruption des structures étatiques par l’argent de la drogue et la menace sécuritaire qu’elle pose. Si le pays est habituellement représenté comme le « bon élève » de l’Asie centrale en raison de son système politique plus libéral et plus ouvert que ses homologues régionaux, son économie fortement teintée par la drogue, le népotisme, et la corruption endémique nuisent à la démocratisation et au développement du pays. D’autant plus qu’historiquement et dans une large mesure encore à ce jour, la lutte politique au Kirghizstan s’articule autour des liens claniques opposant les clans du nord à ceux du sud, les premiers remplissant généralement les postes cruciaux au gouvernement alors que les seconds sont souvent négligés [29]. Cette tendance, déjà potentiellement source d’instabilité, s’ajoute aux tensions ethniques latentes qui existent dans la vallée de Ferghana, région multiethnique partagée entre le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan qui est généralement considérée comme un haut-lieu du narcotrafic et un foyer d’Islam radical [30].
Dès la période de transition à l’économie de marché des années 1990, des relations de collusion entre les acteurs de l’économie informelle et des représentants de l’État se forment, allant parfois jusqu’à l’implication directe de ces derniers dans les activités illicites [31]. La corruption progresse sous l’autorité du clan présidentiel jusqu’aux années 2000 alors que le crime organisé s’évertue à noyauter l’État pour assurer sa reproduction et élargir son poids politique et économique. Malgré cela, jusqu’au changement de régime en 2005, une distinction claire subsiste entre les domaines politique et criminel, quoique l’implication de représentants de l’État dans des activités douteuses soit monnaie courante [32].
Les cartes se brouillent à l’occasion de la « révolution des tulipes » de mars 2005, dont on fête les 15 ans cette année, alors qu’il a été démontré que de puissants intérêts reliés à la drogue et à l’économie souterraine n’étaient pas étrangers au renversement du régime d’Askar Akaïev. Président dès l’indépendance, Akaïev avait su instaurer système de corruption maintenant un certain ascendant sur les différentes factions en permettant littéralement l’achat de positions politiques par des personnalités économiquement influentes afin de sécuriser leur appui et celui de leur réseau[33]. Or, les clans rivaux du président, qui devenaient de plus en plus puissants avant la révolution et voyaient d’un mauvais œil l’autoritarisme croissant d’Akaïev, se sentaient lésés de leur « juste part » du pouvoir politico-économique et auraient participé à son renversement en mobilisant leurs réseaux d’affiliation régionaux [34]. Plusieurs travaux ont effectivement mis en exergue le rôle instrumental de ces élites criminalisées du sud du pays dans les dynamiques locales ayant mené aux mobilisations populaires, et ultimement à la fuite d’Akaïev hors du pays [35].
La chute du régime a donné lieu à une situation chaotique où les factions criminelles rivales ont profité de la déliquescence de l’appareil étatique pour accaparer une part élargie du pouvoir économique, y compris les lucratives routes de trafic. Lorsque la poussière a commencé à retomber et que le nouveau gouvernement a progressivement instauré son autorité, une série d’assassinats a déferlé sur des leaders bien connus du monde criminel, dont le parlementaire Bayaman Erkinbaïev, un puissant homme d’affaires considéré comme le gouverneur informel d’Och [36]. Cette violence postrévolutionnaire a pu être interprétée comme une tentative de la nouvelle élite d’affirmer, au travers l’État, son contrôle sur les secteurs économiques illicites et ainsi couper court aux prétentions de ses rivaux [37].
En outre, malgré des efforts de façade pour lutter contre la corruption, le gouvernement qui a émergé des troubles postrévolutionnaires sous la présidence de Kourmanbek Bakiev s’est trouvé à être encore plus corrompu que son prédécesseur, amenant la criminalisation de l’État à un niveau jamais atteint. Il a d’ailleurs été rapporté que non seulement des forces de sécurité sous l’influence de Bakiev contrôlaient les routes de narcotrafic passant dans le sud du pays, mais aussi que des proches du président, dont son frère Janysh Bakiev, y étaient directement impliqués [38]. Exerçant son influence sur divers organes sécuritaires, ce dernier aurait notamment joué un rôle clé dans la fermeture de l’agence anti-drogue en 2010, alors qu’elle devenait paradoxalement de plus en plus efficace.
La tentative du régime de centraliser le contrôle du crime organisé a ultimement échoué. Bakiev a à son tour été renversé en 2010 dans des circonstances similaires au renversement d’Akaïev. Des mobilisations populaires contre la corruption et les mauvaises conditions économiques ont mené à sa chute et replongé le pays dans l’instabilité. La compétition entre factions pour le contrôle des flux économiques a ainsi reprise de plus bel [39]. Les supporteurs de Bakiev, certains encore bien placés au gouvernement, ont tenté par tous les moyens d’éviter la déconfiture. Ils sont allés jusqu’à prendre le contrôle des gouvernements provinciaux d’Och, Jalal-Abad et Batken, contribuant à exacerber les tensions ethniques qui ont culminé en pogroms anti-Ouzbèkes [40].
Enfin, si le Kirghizstan post-Bakiev a su se montrer innovant et transparent en matière de prévention de la toxicomanie, les problèmes de fond quant au trafic de drogue demeurent irrésolus. Si bien que selon une étude publiée en 2014, après le renversement de Bakiev, le marché de la drogue s’est vu progressivement dominé par des représentants des forces de l’ordre. Selon des sources citées par l’étude, la majorité de l’héroïne serait dorénavant vendu sous la protection de la police ou avec sa participation active [41].
On pourrait s’étendre longuement sur des faits anecdotiques montrant la proximité entre les milieux criminels et politiques en Asie centrale. Il demeure qu’une fois ce constat fait, il convient de diagnostiquer adéquatement le problème en comprenant ses causes profondes. Il est crucial de comprendre le rôle que joue l’argent de la drogue pour une partie de la population qui se trouve dans une situation économique fragile. Dans un pays comme le Kirghizstan où les officiers de bas niveau des forces de l’ordre gagnent à peine 70$ mensuellement, peut-on réellement les blâmer d’accepter des pots-de-vin d’organisations criminelles équivalant à plusieurs fois leur salaire? Lorsqu’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté et que les perspectives en matière d’emploi et de salaires sont hors de portée pour beaucoup, doit-on s’étonner que des gens se tournent vers la plus lucrative et la plus accessible des activités illicites pour survivre? Là réside, à notre sens, une bonne part du problème.
Certes, la corruptibilité des représentants de l’État facilite le narcotrafic. Tout comme l’incapacité des États à garder leurs frontières en raison du manque de matériel, d’une formation inadéquate, et de la géographie montagneuse, contribue à faire de l’Asie centrale une véritable passoire. Mais ultimement, peu importe l’étendue des contrôles frontaliers et l’intégrité des forces de l’ordre, on ne s’attaque pas au problème fondamental à la base de la corruption : la pauvreté. Car c’est bien la pauvreté qui pousse, par exemple, les habitants d’un village kirghize éloigné à avoir recours au haschisch comme monnaie d’échange dans un contexte où ils sont maintenus dans une économie de semi-subsistance caractérisée par l’extrême rareté des devises [42]. Tant et aussi longtemps que les conditions économiques ne permettront pas à la majorité de vivre décemment sans passer par l’économie informelle, aucune mesure répressive ne viendra complètement à bout du narcotrafic. Et tant qu’il y aura des trafics, il y aura des groupes organisés qui tenteront d’en contrôler les profits en soudoyant des fonctionnaires, voire en noyautant les structures étatiques pour leur propre bénéfice.
Bibliographie
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[3] Pour plus de détails sur les répercussions de la dissolution de l’URSS sur les républiques d’Asie centrale, consulter : Chuvin, P., Létolle, R. et Peyrouse, S. (2008). Histoire de l’Asie centrale contemporaine. Paris : Fayard.
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[9] Satke, R. (2016, 13 juillet). The Social Impact of Afghan Drug Trafficking in Central Asia. Dans Asia Times. Récupéré de https://www.asiatimes.com/2016/07/article/the-social-impact-of-afghan-drug-trafficking-in-central-asia/
[10] Atlani-Duault, L. (2007). Sur les cendres des révolutions de couleur. Drogues et démocratisation en Asie centrale postsoviétique. Revue d’études comparatives Est-Ouest, 38(1), 29‑44. doi: 10.3406/receo.2007.1813
[11] Secrétaire général des Nations Unies. (2019, 2 avril). Galvanizing global ambition to end the AIDS epidemic after a decade of progress (A/73/824). New-York : Assemblée générale des Nations Unies.
[12] Peyrouse, S. (2017, 7 mars). Diagnosing Central Asia’s Drug Problem. Dans Reconnecting Asia. Récupéré de https://reconnectingasia.csis.org/analysis/entries/diagnosing-central-asias-drug-problem/
[13] Sur la question du contrôle politico-territorial et de son rôle dans le développement de la criminalité organisée, voir notamment : Chouvy, P.-A. (2014). Contrôle politico-territorial et culture illégale de plantes à drogue. Annales de géographie, (700), 1359‑1380. doi: 10.3917/ag.700.1359;
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[14] Skaperdas, S. (2001). The Political Economy of Organized Crime: Providing Protection When the State Does Not. Economics of Governance, 2(3), 173‑202. doi: 10.1007/PL00011026
[15] À propos des impacts du narcotrafic sur les conflits armés, voir notamment : Cornell, S. E. (2005). The Interaction of Narcotics and Conflict. Journal of Peace Research, 42(6), 751‑760. doi: 10.1177/0022343305057895;
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[16] Sur le phénomène du narco-terrorisme: Björnehed, E. (2004). Narco-Terrorism: The Merger of the War on Drugs and the War on Terror. Global Crime, 6(3‑4), 305‑324. doi: 10.1080/17440570500273440
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Raufer, X. (1993). Les superpuissances du crime. Enquête sur le narco-terrorisme. Paris : Plon.
[17] Carrapico, H., Irrera, D. et Tupman, B. (2014). Transnational Organised Crime and Terrorism: Different Peas, Same Pod? Global Crime, 15(3‑4), p. 213–214. doi: 10.1080/17440572.2014.939882
[18] Sur le crime-terror nexus, consulter : Hutchinson, S. et O’malley, P. (2007). A Crime–Terror Nexus? Thinking on Some of the Links between Terrorism and Criminality. Studies in Conflict & Terrorism, 30(12), 1095‑1107. doi: 10.1080/10576100701670870;
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[19] Sur la notion d’hybridité, lire : Ruggiero, V. (2019). Hybrids: On the Crime–Terror Nexus. International Journal of Comparative and Applied Criminal Justice, 43(1), 49‑60. doi: 10.1080/01924036.2017.1411283
[20] Makarenko, T. (2004). The Crime-Terror Continuum: Tracing the Interplay between Transnational Organised Crime and Terrorism. Global Crime, 6(1), p. 130. doi: 10.1080/1744057042000297025
[21] Engvall, J. (2006). The State under Siege: The Drug Trade and Organised Crime in Tajikistan. Europe-Asia Studies, 58(6), p. 845.
[22] Ibid., p. 838.
[23] Pour en apprendre davantage sur le MIO, voir entre autres : Cornell, S. E. (2005). Narcotics, Radicalism, and Armed Conflict in Central Asia: The Islamic Movement of Uzbekistan. Terrorism and Political Violence, 17(4), 619‑639. doi: 10.1080/095465591009395;
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[24] Mann, P. (2002). Islamic movement of Uzbekistan: Will it strike back? Strategic Analysis, 26(2), 294‑304. doi: 10.1080/09700160208450045
[25] Falkenburg, L. (2013). On the Brink: The Resurgence of Militant Islam in Central Asia. Small Wars & Insurgencies, 24(3), 375‑393. doi: 10.1080/09592318.2013.802603
[26] Cornell, S. E. (2006). The Narcotics Threat in Greater Central Asia: from Crime-Terror Nexus to State Infiltration? China and Eurasia Forum Quarterly, 4(1), p. 66.
[27] Sur le state-crime nexus en Asie centrale postsoviétique, consulter : Cornell, S. et Jonsson, M. (dir.). (2014). Conflict, Crime, and the State in Postcommunist Eurasia. Philadelphie : University of Pennsylvania Press;
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[28] Lewis, D. (2014). Crime, Terror and the State in Central Asia. Global Crime, 15(3‑4), p. 338. doi: 10.1080/17440572.2014.927764
[29] À propos des liens claniques dans la politique en Asie centrale, voir : Ceccarelli, A. (2007). Clans, Politics and Organized Crime in Central Asia. Trends in Organized Crime, 10(3), 19‑36. doi: 10.1007/s12117–007–9011-z;
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[30] Vidal, P. (2009). Dans l’arrière-cour de Moscou. Paris : François-Xavier de Guibert, p. 108.
[31] Kupatadze, A. (2008). Organized Crime Before and After the Tulip Revolution: The Changing Dynamics of Upperworld-Underworld Networks. Central Asian Survey, 27(3/4), p. 281. doi: 10.1080/02634930802560449
[32] Marat, E. (2008). The Changing Dynamics of State-Crime Relations in Kyrgyzstan. Dans CACI Analyst. Récupéré de https://www.cacianalyst.org/publications/analytical-articles/item/11569-analytical-articles-caci-analyst-2008-2-21-art-11569.html
[33] Marat, E. (2006). The State-Crime Nexus in Central Asia. Op. cit. p. 84–85.
[34] Kupatadze, A. (2008). Organized Crime Before and After the Tulip Revolution. Op. cit. p. 284.
[35] Voir entre autres un numéro de la revue Central Asian Survey dédié à la révolution des tulipes: Cummings, S. N. (dir.). (2008). « Domestic and International Perspectives on Kyrgyzstan’s ‘Tulip Revolution’: Motives, Mobilization and Meanings ». Central Asian Survey, 27(3/4), 221–402. Récupéré de https://www.tandfonline.com/toc/ccas20/27/3-4?nav=tocList
[36] Kupatadze, A. (2008). Organized Crime Before and After the Tulip Revolution. Op. cit.
[37] Lewis, D. (2010). High Times on the Silk Road: The Central Asian Paradox. World Policy Journal, 27(1), p. 46.
[38] Kupatadze, A. (2014). Kyrgyzstan — A Virtual Narco-State? International Journal of Drug Policy, 25(6), p. 1180. doi: 10.1016/j.drugpo.2014.01.012
[39] Lewis, D. (2014). Crime, Terror and the State in Central Asia. Op. cit. p. 348.
[40] Collins, K. (2011). Kyrgyzstan’s Latest Revolution. Journal of Democracy, 22(3), 150‑164. doi: 10.1353/jod.2011.0040
[41] Kupatadze, A. (2014). Kyrgyzstan — A Virtual Narco-State. Op. cit. p. 1182–1183.
[42] Botoeva, G. (2015). The Local Drug Economy: The Case of Hashish Production in a post-Soviet Kyrgyz Village (Ph.D.). University of Essex.
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